Auzouer-en-Touraine, son histoire
L’histoire d’Auzouer remonte il y a plus de 10 000 ans à la période de la pierre taillée. Des outils en silex trouvés à la Bonleuvre, la Guespière et l’Épinière attestent de la présence humaine à cette époque.
Dans le parc du château de Pierrefitte un dolmen (classé en 1887) a été érigé sur deux supports en grès, hauts de un mètre qui soutiennent la lourde table en pierre.
A l’époque gauloise, ce dolmen avait été réutilisé car la fouille entreprise par le Comte de Bailhky en 1843 a révélé la présence d’une monnaie d’or et d’un fragment de fibule ornée d’un verre bleu très épais.
Un autre dolmen mesurant environ 4,5x5m a été dressé à proximité de la ferme de la Haute-Métairie. Il est malheureusement aujourd’hui écroulé. Une fouille avait été réalisée par le Baron de Cools alors que la table était encore soutenue d’un côté. Plusieurs fragments de poteries datant du 1er et 2ème siècle ont alors été découverts. Au Grand Moléon, les gallo-romains nous ont laissé quelques témoignages, des objets en céramique ainsi que des tuiles. Egalement des noms de plusieurs lieux-dits comme Aubigné qui vient de d’Albinus, Cerisay de Cerisus et Villaumay de Major que l’on peut traduire par Grand domaine.
Auzouer est mentionné pour la première fois dans une charte de 1271 de l’abbaye de Gâtines, sous le nom de PAROCHIA d’ORATORIO. Au XIVème siècle, ce village s’appela officiellement Ozouer, puis au XVème siècle Ozoer. Ce n’est qu’au XVIème siècle qu’apparut le nom actuel d’Auzouer. Le nom d’Auzouer-en-Touraine est devenu officiel en 1961.
Patrimoine historique
L’église Saint-Martin, construite au XIème siècle sur l’emplacement de l’oratoire se composait alors d’une nef unique plus petite que la nef actuelle comme le montre la position du portail occidental. Celui-ci était autrefois au milieu de la façade alors qu’aujourd’hui, il est déporté sur la gauche. Surmonté d’une petite baie en plein cintre, ce portail est avec une portion du mur septentrional le seul vestige de l’église primitive. Son archivolte aux voussures décorées et ses pieds droits sont d’ailleurs très mutilés.
En 1560, le fief d’Auzouer devint la propriété de Jacques De Lavardin, seigneur du Plessis d’Auzouer et de Bourrot. En 1611, des travaux importants furent effectués à l’église. Elle fut agrandie de 5 mètres sur sa partie sud et consécutivement à cet élargissement, il a fallu surélever les deux pignons. Résultat : le portail n’était plus au centre de la façade.
La charpente et la toiture furent également refaites. Ces travaux sont indiqués par deux notes inscrites sur le registre de baptêmes pour les années 1611-1612 ainsi libellé : « Mai 1611 le vendredi 13 du dit mois fût assise la première pierre de la réfection de l’église » et « le vendredi 3, jour de février 1612 fut commencée la charpente de l’église ». En 1613, Victor Gardette, seigneur d’Auzouer et de Pierrefitte fit construire à côté du chœur une chapelle, après avoir reçu l’autorisation de son suzerain Jacques de Lavardin.
En 1851, on remarqua que les tirants qui supportent toute la charge du clocher avaient tellement fléchi qu’un effondrement était à craindre. La voûte était trouée à plusieurs endroits, des réparations devaient s’imposer. En 1899, sur l’initiative de l’abbé Agenet ces travaux importants furent engagés avec l’aide du marquis de Frémeur, du comte René de la Tullaye et du commandant Koszuski.
L’aménagement de l’intérieur de l’église fait apparaître dorénavant 6 colonnes à demi engagées dans les murs qui supportent une voûte en plein cintre de plus de 13 m de portée et de 9 m d’élévation. Le dallage a été entièrement refait en carreaux mosaïques dans le sanctuaire et les deux chapelles, pour le reste de l’édifice, en carreaux du pays.
Un beau maître-autel en marbre blanc occupe le chevet et deux autres, également en marbre blanc, sont installés dans chacune des chapelles. Concernant le clocher, il n’a pu être reconstruit, faute d’argent.
Enfin, cette église a été dotée de très beaux vitraux fabriqués par l’atelier Lobin à Tours. Ce maître verrier fut aussi l’auteur des vitraux de l’église Saint-André de Château-Renault.
Le plus ancien registre paroissial date de 1588. À cette époque, la méthode de recensement se faisait par le nombre de « feux » des chaumières. En 1687 on en dénombre 128 à Auzouer. Cette pratique durera jusqu’en 1790. Et c’est à partir de cette même année que fut adopté le recensement par comptage de personnes. Les registres d’état civil n’étaient plus tenus par les curés des paroisses mais par les maires.
La période médiévale n’a pas laissé de monuments importants. Cependant, il est à noter la présence d’une crypte au lieu-dit « Beauvais » sous une partie de la grange de la ferme. Elle est en forme de croix latine avec voûtes sur croisée d’ogives qui est la caractéristique des constructions religieuses au XIIIème siècle. Une tradition rapporte que cette crypte aurait été creusée sous la chapelle d’un Prieuré, dépendant de l’abbaye de Gâtines
Un texte de 1698 fait mention d’une léproserie ou une maladrerie à Auzouer. Malheureusement, cette construction a complétement disparu et aucun vestige n’a permis de situer l’endroit du site. Il en est de même pour la chapelle Saint-Joseph et Saint-Claude de Villedômer.
Homme célèbre
André Bauchant, peintre autodidacte, né à Château-Renault en 1873, d’un père pépiniériste et d’une mère couturière. Il se consacre à la peinture à son retour de la première guerre mondiale.
En 1921, il expose neuf toiles au Salon d’Automne à Paris, au cours duquel le peintre Amédée Ozenfant et l’architecte Le Corbusier remarquent sa peinture naïve et poétique.
En 1928, se tient sa première exposition personnelle, avec 75 toiles exposées à la galerie Jeanne Bucher à Paris. Cette même année, Serge de Diaghilev, le directeur des ballets russes, lui commande une maquette pour les décors de son ballet Apollon Musagète. André Bauchant a peint de grandes toiles mythologiques, historiques et religieuses, des portraits, des paysages, des fleurs et des fruits, des animaux et des oiseaux, des fruitiers. Sa peinture est exposée très rapidement dans le monde entier, mais c’est seulement en 1949 que la galerie Charpentier à Paris organise une grande exposition de 215 toiles. C’est la consécration et le début d’une reconnaissance internationale.
André Bauchant est l’auteur de plus de 3000 toiles réparties dans des collections privées et publiques, notamment en France, en Allemagne ou au Japon.
Curiosité particulière
L’église est démunie de clocher, celui-ci ayant été démonté en 1899 car il menaçait de tomber. Un projet de reconstruction du clocher avait été élaboré au même moment, mais probablement par manque de moyens financiers, ce projet n’a pas vu le jour.
La cloche, baptisée « Elizabeth » est restée longtemps suspendue à un campanile derrière l’église. Au début des années 90, la municipalité l’a fait installer sous le toit de l’église de sorte qu’on l’entende davantage à l’intérieur qu’à l’extérieur de l’église. La municipalité a cherché vainement jusqu’ici à obtenir l’autorisation de reconstruire un clocher.
Le Blason
D’Or au chêne arraché au naturel, accompagné en chef de 2 fers de moulins de sable, au chef de gueules à une épée du premier posée en face, la pointe à senestre. L’or et le gueule (rouge) sont les couleurs de la famille de la Tullaye (qui porte d’or au lion de gueules). Le chêne, c’est la richesse des « tire-tan » ouvriers qui tiraient de l’écorce du chêne pour alimenter les tanneries de Château-Renault. Les fers de moulin de sable (noir) évoquent les nombreux moulins (à farine ou à tan) qui bordaient la Brenne et qui faisaient également la richesse d’Auzouer. L’épée en chef rappelle le lieu-dit « Courte Epée » et le passé gaulois d’Auzouer. Elle symbolise aussi Saint- Martin, patron de l’église.